Jumat, 13 April 2012

Anggun in Paris Match Magazine


Sofia, Bulgarie, un bâtiment austère de l’époque communiste. Court vêtue, talons de 15 centimètres, Anggun attend son tour dans les couloirs sombres du Palais national de la culture. Elle est venue faire la promotion de la chanson qu’elle présentera au concours en mai. Dans les coulisses, une foule de fans en quête d’autographes guette la Franco-­Indonésienne. Sur le chemin de sa loge au plateau, on perd vite ses repères temporels tant les « dress codes » sont exubérants : du cuir, des blousons argentés, des cheveux décolorés pleins de gel. « Ici, c’est l’événement de l’année. Dans certains pays, l’Eurovision est une religion ! » glisse le responsable export de Warner Music, la maison de disques de la chanteuse. A Sofia, malgré le décor improbable, l’esprit Eurovision est tangible.
Avec 125 millions de téléspectateurs, ce show télévisé est l’un des plus regardés au monde, mais aussi l’un des plus kitsch. Dans les pays de l’Est, sa cote d’amour est au top. La sélection des candidats y dure plusieurs mois, avec émissions de télé et nombre d’excentricités vestimentaires. En France, l’événement suscite moins d’intérêt, quand il ne fait pas rire. Cela fait trente-cinq ans que nous n’avons pas gagné depuis « L’oiseau et l’enfant », de Marie Myriam en 1977. Contrairement aux Bulgares, le candidat français est choisi en petit comité par France 3, puis révélé au public par voie de presse avant le show final. Comme quatre autres pays (Allemagne, Italie, Espagne Royaume-Uni), la France, grâce à sa contribution financière à l’UER (l’Union européenne de radio-­télévision, fondatrice de l’Eurovision) peut se passer des sélections publiques et aller directement en finale. Anggun était la candidate parfaite. Elle est connue dans la majorité des pays d’Europe, où elle a vendu plus de 1,5 million d’albums. La scène, elle la pratique. D’ailleurs, sur le plateau bulgare, la chanteuse est parfaitement à l’aise. Elle danse, envoie des baisers, remercie dans un anglais parfait, le public est séduit.

« Bien que perdant, Amaury Vassili avait vendu 250 000 albums »

Pour Warner, le choix d’Anggun est une aubaine. « L’Eurovision est la meilleure occasion de placer un artiste de variétés dans des pays où ils ne sont pas souvent exportés », explique le représentant du label. Dans ce but, la major a dépensé plusieurs dizaines de milliers d’euros pour promouvoir l’artiste dans 15 pays européens. De l’Italie à la Suède, en passant par la Bulgarie, la chanteuse a suivi les présélections locales, ­interprétant sa chanson « Echo (You and I) » et se prêtant aux interviews pour les médias. En prime de cette tournée, Warner a fait réaliser un clip à gros budget. Mais le jeu en vaut la chandelle. Bien que perdant, en 2011, Amaury Vassili a vendu 200 000 albums en France et 50 000 à l’étranger. Pour Anggun, le retour s’annonce au moins aussi fort.
Concernant France 3, qui a racheté les droits de retransmission en 1999, les attentes sont floues. Souvent considérée comme has been par les initiés parisiens, l’Eurovision est suivie par le grand public : 6 millions de téléspectateurs en 2011. La meilleure audience de la chaîne. Pour certains, gagner présente un risque. A titre d’exemple, l’Azerbaïdjan – pays dans lequel a lieu l’édition 2012 – aurait engagé plus de 63 millions d’euros dans l’organisation. « Cela nécessite un gros budget, mais les candidats sont choisis en fonction de leurs qualités et non dans le but de perdre », admet Marie-Claire Mezerette, directrice des divertissements de France 3. En attendant, dans la course aux votants, Warner a investi seule dans la tournée de l’artiste qui représentera la France le 26 mai prochain à Bakou.

 Link : http://www.parismatch.com/Culture-Match/Musique/Actu/Eurovision-Anggun-la-voix-de-la-France-389052/

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