Révélée en 1997 avec La Neige au Sahara, la chanteuse d’origine indonésienne défendra les couleurs de la France, le 26 mai prochain en Azerbaïdjan, au concours de l’Eurovision.
Ne
dites pas à un ami que vous avez rendez-vous avec Anggun : il vous
accompagnera avec un enthousiasme qui lui manque parfois lorsqu'il
s'agit de fêter votre propre anniversaire. Face à la sculpturale et
charmante chanteuse d'origine indonésienne, qui représentera la France
à l'Eurovision le 26 mai à Bakou (Azerbaïdjan), il posera une main
machinale sur vous et écarquillera ses grands yeux pour mieux boire ses
paroles. Anggun est la preuve que vous n'existez plus. Artiste
populaire, ambassadrice de la langue française, elle aura pour mission
d'effacer des tablettes Marie Myriam et L'Oiseau et l'enfant
dans une compétition que la France n'a plus remportée depuis 1977. Un
challenge ardu qu'Anggun, en visite vendredi à Ajaccio, s'apprête à
relever, avec en bandoulière une devise héritée de la sagesse populaire
indonésienne : « Dieu ne met jamais sur notre route un obstacle que l'on ne peut pas franchir. »De
cette croyance, elle a nourri sa foi en elle-même. Pour obtenir le
succès, tout en fuyant sans cesse la facilité. Avec le titre Echo (You and I), Anggun espère briser ce qui s'apparente aujourd'hui à une véritable malédiction.
Que ressentez-vous à l'idée de représenter la France au concours de l'Eurovision ?
C'est vraiment un immense honneur, en même temps qu'une lourde responsabilité. Je symbolise sans doute la France d'aujourd'hui, métissée, faite de plusieurs cultures. Votre pays m'a donné une belle langue, une belle identité. Ce concours est un énorme défi. Je ne prends pas ça comme un jeu. C'est vraiment quelque chose de sérieux. D'autant que pour la France, on a parfois l'impression que l'Eurovision s'est arrêtée en 1977 avec la victoire de Marie Myriam. C'est comme les Jeux olympiques. C'est un événement tellement important. Ça a beaucoup de résonance.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur Echo (You and I)?
La chanson a été écrite par William Rousseau (qui a notamment travaillé sur Mozart l'Opéra rock). La musique a été composée par Jean-Pierre Pilot, compositeur pour Zazie, Christophe Willem et Johnny Hallyday.
Avez-vous eu votre mot à dire ?
Oui. La chanson que nous avons choisie, de concert avec France Télévisions, le comité Eurovision et mon label, n'était pas des plus simple. Je voulais un titre rapide, qui mêle français et anglais. Ça n'a d'ailleurs pas été évident de convaincre tout le monde. Sébastien Tellier avait présenté un titre en anglais, et il avait essuyé beaucoup de critiques…
Des critiques qui font partie du jeu…
C'est comme pour un match de l'équipe de France, il y a 60 millions d'entraîneurs. Je préfère prendre cela avec légèreté.
Sentez-vous monter la pression ?
L'attente est clairement très forte. Si on perd, c'est tout de suite à cause du chanteur ou de la chanteuse. Je me souviens d'un papier de Patrick Besson dans Le Point : « Ils ont tout essayé, même d'envoyer Patricia Kaas. Et elle n'a pas même porté plainte » (rires).
En France, votre carrière laisse une image évanescente. On a l'impression que vous disparaissez pour mieux réapparaître… Est-ce une volonté de votre part ?
Oui. C'est vrai que finalement, on ne me connaît pas beaucoup. Mais mon actualité est très dense, notamment à l'étranger. Je travaille en Asie, en Italie où je vais régulièrement, en Espagne, en Grèce, en Pologne… Peut-être le public français est-il très peu curieux ? On me connaît de nom, de visage, à travers ma voix, mais pas forcément sur le plan musical. Quelque part, je crois que j'aime bien le fait qu'on n'arrive pas à me situer.
Vous allez donner le 5 juillet prochain un concert à Ajaccio. Une première pour vous ?
Pas tout à fait. J'ai participé en 2001 au festival d'Erbalunga. Je suis simplement revenue lors d'une séance photo pour Paris-Match en 2005 du côté de Saint-Florent. J'ai également travaillé avec I Muvrini lors d'une tournée, et j'ai aussi partagé une émission de télévision avec eux, où nous avions interprété une chanson de Bruce Springsteen. Nous avions tellement pris de plaisir ce jour-là que nous l'avons enregistrée. Elle a été incluse dans l'un de leurs albums. Mais je dois avouer que mon premier contact avec la Corse remonte à mon enfance et à la lecture d'Astérix en Corse.
Vous avez beaucoup d'autres centres d'intérêt. Vous êtes notamment porte-parole de l'ONU depuis 2005 et de son programme pour l'alimentation et l'agriculture depuis 2009. En quoi consiste votre rôle ?
On m'envoie un peu partout dans le monde en mission en tant qu'ambassadrice. Je participe à de nombreux séminaires. Je serai notamment à Naples pour participer ce dimanche [aujourd'hui, Ndlr] à la Journée de la Terre. À travers cela, j'ai vraiment l'impression de me rendre utile et de ne pas seulement servir à divertir les autres. C'est quelque chose qui me remplit intérieurement.
Tout comme l'écologie. Vous avez prêté votre voix au documentaire Un jour sur Terre. C'est un thème qui vous touche ?
Évidemment. D'autant qu'on n'en parle jamais assez. Ce n'est pas très sexy ou glamour. Depuis que je suis l'une des ambassadrices du Défi pour la Terre, je me bats pour faire comprendre qu'il ne peut y avoir de grande cause sans une somme de petites actions individuelles. Économiser l'eau ou éteindre la lumière en quittant une pièce, chacun peut le faire.
Link : http://www.corsematin.com/article/papier/anggun-%C2%AB-la-france-ma-donne-une-belle-identite-%C2%BB.638145.html
Que ressentez-vous à l'idée de représenter la France au concours de l'Eurovision ?
C'est vraiment un immense honneur, en même temps qu'une lourde responsabilité. Je symbolise sans doute la France d'aujourd'hui, métissée, faite de plusieurs cultures. Votre pays m'a donné une belle langue, une belle identité. Ce concours est un énorme défi. Je ne prends pas ça comme un jeu. C'est vraiment quelque chose de sérieux. D'autant que pour la France, on a parfois l'impression que l'Eurovision s'est arrêtée en 1977 avec la victoire de Marie Myriam. C'est comme les Jeux olympiques. C'est un événement tellement important. Ça a beaucoup de résonance.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur Echo (You and I)?
La chanson a été écrite par William Rousseau (qui a notamment travaillé sur Mozart l'Opéra rock). La musique a été composée par Jean-Pierre Pilot, compositeur pour Zazie, Christophe Willem et Johnny Hallyday.
Avez-vous eu votre mot à dire ?
Oui. La chanson que nous avons choisie, de concert avec France Télévisions, le comité Eurovision et mon label, n'était pas des plus simple. Je voulais un titre rapide, qui mêle français et anglais. Ça n'a d'ailleurs pas été évident de convaincre tout le monde. Sébastien Tellier avait présenté un titre en anglais, et il avait essuyé beaucoup de critiques…
Des critiques qui font partie du jeu…
C'est comme pour un match de l'équipe de France, il y a 60 millions d'entraîneurs. Je préfère prendre cela avec légèreté.
Sentez-vous monter la pression ?
L'attente est clairement très forte. Si on perd, c'est tout de suite à cause du chanteur ou de la chanteuse. Je me souviens d'un papier de Patrick Besson dans Le Point : « Ils ont tout essayé, même d'envoyer Patricia Kaas. Et elle n'a pas même porté plainte » (rires).
En France, votre carrière laisse une image évanescente. On a l'impression que vous disparaissez pour mieux réapparaître… Est-ce une volonté de votre part ?
Oui. C'est vrai que finalement, on ne me connaît pas beaucoup. Mais mon actualité est très dense, notamment à l'étranger. Je travaille en Asie, en Italie où je vais régulièrement, en Espagne, en Grèce, en Pologne… Peut-être le public français est-il très peu curieux ? On me connaît de nom, de visage, à travers ma voix, mais pas forcément sur le plan musical. Quelque part, je crois que j'aime bien le fait qu'on n'arrive pas à me situer.
Vous allez donner le 5 juillet prochain un concert à Ajaccio. Une première pour vous ?
Pas tout à fait. J'ai participé en 2001 au festival d'Erbalunga. Je suis simplement revenue lors d'une séance photo pour Paris-Match en 2005 du côté de Saint-Florent. J'ai également travaillé avec I Muvrini lors d'une tournée, et j'ai aussi partagé une émission de télévision avec eux, où nous avions interprété une chanson de Bruce Springsteen. Nous avions tellement pris de plaisir ce jour-là que nous l'avons enregistrée. Elle a été incluse dans l'un de leurs albums. Mais je dois avouer que mon premier contact avec la Corse remonte à mon enfance et à la lecture d'Astérix en Corse.
Vous avez beaucoup d'autres centres d'intérêt. Vous êtes notamment porte-parole de l'ONU depuis 2005 et de son programme pour l'alimentation et l'agriculture depuis 2009. En quoi consiste votre rôle ?
On m'envoie un peu partout dans le monde en mission en tant qu'ambassadrice. Je participe à de nombreux séminaires. Je serai notamment à Naples pour participer ce dimanche [aujourd'hui, Ndlr] à la Journée de la Terre. À travers cela, j'ai vraiment l'impression de me rendre utile et de ne pas seulement servir à divertir les autres. C'est quelque chose qui me remplit intérieurement.
Tout comme l'écologie. Vous avez prêté votre voix au documentaire Un jour sur Terre. C'est un thème qui vous touche ?
Évidemment. D'autant qu'on n'en parle jamais assez. Ce n'est pas très sexy ou glamour. Depuis que je suis l'une des ambassadrices du Défi pour la Terre, je me bats pour faire comprendre qu'il ne peut y avoir de grande cause sans une somme de petites actions individuelles. Économiser l'eau ou éteindre la lumière en quittant une pièce, chacun peut le faire.
Link : http://www.corsematin.com/article/papier/anggun-%C2%AB-la-france-ma-donne-une-belle-identite-%C2%BB.638145.html
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